1. Les droits humains à l'eau, à l’alimentation et à la terre sont fondamentaux et essentiels pour la vie. Toutes et tous, hommes et femmes, adultes et enfants, riches ou pauvres, ruraux ou urbains doivent pouvoir en jouir. 2. L'eau et la terre sont non seulement des ressources naturelles vitales, mais aussi une partie de notre héritage commun, dont la sécurisation et la gouvernance doivent être préservées par chaque communauté pour le bien commun de nos sociétés et de l'environnement, aujourd'hui et pour les générations à venir. 3. L'eau, la terre et les semences sont des biens communs, et pas des marchandises. 4. Le mandat légal et constitutionnel que nous reconnaissons à l’État est celui de représenter l'intérêt des peuples. Raison pour laquelle l’État a le devoir de s'opposer à toute politique ou traité international qui menacent les droits humains et leur propre souveraineté, y compris les mécanismes de règlement des différends entre les entreprises et les Etats, et la majorité des traités d’investissement. 5. Les politiques de gestion de la terre et de l'eau doivent favoriser la réalisation de l'équité sociale, l'égalité de genre, la santé publique et la justice environnementale. 6. Le refus ferme de toute forme d’occupation et domination étrangères.
C’est le pilier fondamental car sans la sécurisation et la gestion rationnelle de la terre, de l’eau par et pour les communautés, pas de développement agricole harmonieux. Les paysans et paysannes sont les premiers investisseurs et les premiers nourriciers. Il faut sécuriser leurs droits fonciers et les ressources naturelles.
La biodiversité naturelle, cultivée et élevée est le pilier de la vie d’aujourd’hui et de demain.
Basée sur les savoirs, savoir-faire, savoir-être et savoir devenir des paysans-nes et des communautés, l’agroécologie paysanne se développe sur des terroirs vivants et riches en biodiversité grâce à des pratiques et des connaissances enrichies et transmises au fil des siècles, échangées, partagées, complémentaires entre paysans. L’agroécologie est développée au travers de nos propres innovations, recherches et méthodes de sélection et d’amélioration des espèces cultivées et des races animales. Ses pratiques multiples et diverses répondent aux enjeux et défis, ainsi qu’aux aspirations des paysans-nes d’aujourd’hui et de demain.
Nos systèmes alimentaires locaux sont les premiers garants de notre santé, de nos emplois de notre environnement, de nos identités.
Les femmes, avec leurs connaissances, leurs valeurs, leur vision et leur leadership, sont essentielles pour que l’agroécologie paysanne atteigne son plein potentiel pour aller de l’avant. Les jeunes, ainsi que les femmes, constituent l’une des principales bases sociales de l’évolution et l’application de l’agroécologie paysanne pour contribuer à la transformation sociale et écologique dès aujourd’hui et pour demain.
Il est primordial de démultiplier et développer l’agroécologie paysanne sur une plus grande échelle grâce à l’auto-organisation et à l’action collective.
Faire reconnaitre et appliquer l’agroécologie paysanne telle que définie au présent document, par nos Etats et les institutions internationales comme il a été débuté avec la FAO ainsi qu’au niveau des collectivités territoriales.
D'après le manifeste de l’agroécologie paysanne de Nyéléni édité au CIFAN, Selingué Mali, le 21 Avril 2017, par le MAP (Mouvement d'Action Paysanne) fondé en Belgique. (CIFAN : Centre International de Formation en Agroécologie paysanne de Nyéléni)
Nous acteurs et actrices du changement, paysan-ne-s y compris les éleveurs et pasteurs, les artisans-pêcheurs, membres d’organisations paysannes, acteurs et actrices des mouvements sociaux et associatifs, des instituts de recherches, consommateurs, urbains et ruraux, voulons nous engager collectivement pour l’agriculture familiale basée sur l’agroécologie paysanne et la souveraineté alimentaire. Initié en 2014 lors d’un cadre de concertation, le mouvement paysan et citoyen basé sur des synergies fortes, est aujourd’hui en marche pour un avenir prospère et partagé dans la paix en promouvant la justice sociale, environnementale et nos identités culturelles. Pour relever le défi de la souveraineté alimentaire au Congo et de l’agriculture familiale, une convergence forte doit se faire autour de l’agroécologie paysanne, de concert avec la Convergence globale des luttes de la Terre et de l’eau et aux plus hauts niveaux. C’est dans ce but que le MAP s'est retrouvé au sein de la plateforme de l’agroécologie paysanne au Mali qui s’est étoffée en avril 2017 au centre de formation Nyéléni. "Afin d’agir ensemble et avec cohérence et solidarité, nous avons écrit collectivement ce manifeste qui exprime nos visions et actions communes et développe des stratégies conjointes pour promouvoir l’agroécologie paysanne à travers un plaidoyer commun auprès des paysans-nes, de la société, des institutions de recherche, jusqu’aux politiques publiques que ce soit au niveau national, régional et continental". Mouvement d'Action Paysanne